Jonas vient d'avoir seize ans, ce qui signifie qu'il n'a plus que deux mois à tenir avant de retrouver sa liberté. Deux mois, soixante jours, mille quatre cent quarante heures. D'ici là, surtout, ne pas se relâcher. Continuer à être exactement ce qu'ils lui demandent d'être. Ne pas parler algonquin, mais français. N'être plus qu'un simple numéro, obéissant, productif et discipliné. « Numéro 5 », c'est ainsi qu'on l'appelle depuis qu'il est arrivé au pensionnat du Bois Vert, à l'âge de dix ans. En un mot, leur faire croire qu'ils sont parvenus à accomplir leur mission : tuer l'Indien dans l'enfant qu'il était en arrivant dans ce lieu de malheur.
Six années que Jonas endure en silence le mépris et les maltraitances des adultes, bonnes soeurs et prêtres réunis, sans oublier les violences entre pensionnaires, issus de différentes nations autochtones. Mais à quelques semaines de la liberté, les vices répugnants du Père Séguin finissent par pousser Jonas à bout, faisant voler en éclats les principes qui garantissaient sa survie. Et l'irréparable est commis.
Commence alors une chasse à l'homme dont Jonas est la cible, une course effrénée à travers les immenses forêts sauvages du Québéc, une course qui ne possède que deux issues : la liberté ou la mort.