Blotti dans une cavité de glaise dans les champs d’oliviers, un jeune garçon attend son heure. Il entend les voix des hommes qui le cherchent. Il attend son heure pour partir. Il se demande si, au village, sa fugue est dans toutes les conversations. Probablement pour des semaines, des années. Il pense à son père, feignant la désolation, essayant de faire croire que le malheur a encore frappé sa famille. Le petit veut quitter ce père violent, jamais avare de coups de trique. Le silence. C’est le bon moment pour mettre les voiles. Il marche vers le nord avec, face à lui, une terre immense. Un voyage dans l’inconnu. La nuit est tombée. Il a faim. Il aperçoit la lumière d’un feu avec un vieux berger assoupi, accompagné de son chien, de son âne et de ses chèvres. Le vieux berger se réveille et propose au petit de manger : un morceau de pain, du lait, de la viande séchée, un peu de fromage. Le matin, le petit se réveille, le visage frappé par le soleil de plomb. Il a des hallucinations. Une insolation que le vieil homme s’empresse de soigner avec des bandelettes gorgées d’eau.